Charlotte et les Autres

Taille du texte > Agrandir | Réduire




Charlotte, chat

Charlotte a donné son nom à l’association. Lorsqu’elle était encore dans la rue, tous les soirs, cachée sous une haie plantée devant un immeuble, elle attendait la dame qui venait la nourrir. Un voisin en profitait pour lui jeter des pierres…Elle avait tellement de cicatrices dans l’oreille droite que le vétérinaire a été obligé de placer le tatouage dans l’autre oreille !

Chats des rues… Contrairement à ce que certains voudraient bien faire croire, il ne s’agit pas là d’une race particulière de chats, faite pour se débrouiller seule et vivre dans la rue à l’état sauvage ou semi-sauvage. A l’origine, il y a toujours un abandon : un mauvais maître qui laisse sa chatte se reproduire, mais ne s’estime pas responsable de la progéniture : si la chatte accouche dehors, il se garde bien de chercher la portée… ou bien le maître déménage en « oubliant » son chat qu’il n’a pas fait castrer, sa chatte qu’il a omis de faire stériliser.. ou encore, il adopte un chaton âgé de deux mois, et le « met dehors » quelques mois plus tard… Dans tous ces cas, celui qui abandonne ne prononce jamais le mot, et se montre lâche même au niveau du vocabulaire qu’il emploie : il « ne peut pas emmener le chat », il est « obligé de le laisser », il « ne peut plus s’en occuper », le chaton « est parti vivre sa vie… ». Tous les prétextes sont bons. Bien sûr, comme il n’assume même pas sa propre décision, il n’emporte pas le chat au refuge : il lui faudrait avouer qu’il l’abandonne ! Jouer l’autruche est plus facile. Mais il faut prouver aux autres, et peut-être se convaincre soi-même, qu’on n’a pas tort, qu’on peut agir ainsi tout en gardant bonne conscience : d’où la légende, indéfiniment propagée par les mauvais maîtres : « Un chat, ça se débrouille tout seul ! ». Le comble, c’est qu’ils réussissent parfois à se faire passer pour des experts en matière de comportement félin, et qu’ils arrivent quelquefois à convaincre des gens pleins de bonnes intentions, et qui n’ont, eux, rien à se reprocher !

La réalité est bien différente : certains chats seulement parviennent à survivre, mais jamais longtemps, jamais sans aide, et toujours misérablement. Ce sont ceux qui, dans leur malheur, ont eu la « chance » de trouver un abri (une cave en général) et d’être aperçus par une âme charitable qui décide de les nourrir.

Lorsqu’on « tient » une soupe populaire féline, on fait toujours les mêmes observations. La pâtée est déposée chaque jour, le soir (les chats devenus sauvages se cachent dans la journée), au même endroit et à la même heure. D’abord viennent « les chats des gens », ceux qui n’ont besoin de rien : ils grignotent une bouchée, l’air perplexe, et s’installent auprès du plat, comme pour le confisquer et empêcher les autres d’y accéder. Lorsqu’ils sont enfin rentrés chez eux, viennent les « perdus » et les « abandonnés depuis peu ». Ils ont déjà moins confiance, ils mangent beaucoup, ils sont inquiets. Pour ceux-là, on peut -parfois- obtenir une place dans le refuge d’une grande association, lorsque les tentatives de recherche d’un maître éventuel se sont avérées infructueuses : ils sont encore apprivoisés.

Enfin, viennent ceux qui n’ont jamais eu de maître, ou alors, il y a si longtemps qu’ils ont oublié… Ce sont les plus timides. Ils sont tapis dans les buissons, le ventre creux, bien avant l’heure de la « gamelle », ils en ont plus besoin que tous les autres, et ils attendent quelquefois des heures avant de pouvoir y accéder, s’il reste quelque chose à manger ! Ils craignent les autres chats, leur cèdent toujours le pas, comme s’ils pressentaient qu’ils ont un « statut » inférieur à eux. Arrivés les premiers, ils mangent les derniers. Ce sont ceux qui ne sont pas apprivoisés.

La loi les nomme « chats errants ». Lorsqu’on les connaît, on ne peut plus les appeler ainsi : il n’y a pas la moindre errance dans leur comportement. Ils se cachent toujours au même endroit, restent attachés à un pâté de maisons, peut-être celui qui les a vus naître, font chaque nuit, dans le même ordre, le tour des mêmes poubelles. La célèbre « École du Chat » les nomme « chats libres » ; dans le Var, une association de protection les appelle « les chats du dehors » ; quant à nous, nous les nommons « petits sauvages », « petit » étant à prendre dans son acception méridionale et affectueuse.

Pour eux, pas de refuge, pas de protection. Juridiquement, ils ne sont ni abandonnés ni perdus, et ne relèvent pas des sociétés de protection traditionnelle, mais de la fourrière. C’est la loi. Ils ont le droit de mourir, et c’est tout : misérablement, dans la rue ; « légalement », dans une fourrière ; horriblement, au cours d’une opération de « déchatisation ». Notre société a pour eux les égards qu’elle a pour les blattes…

Quand on les observe, on s’aperçoit vite qu’il faut se départir d’un bon nombre d’idées reçues les concernant : entre eux, ils sont sociables, cohabitent souvent à cinq ou six dans un bûcher minuscule, comme si leur infortune les rendait solidaires. Ils s’entraident : lorsqu’un « nouveau » arrive à la « soupe populaire », c’est bien souvent guidé par un « ancien », qui le précède de quelques pas, puis s’assied, trois mètres plus loin, semblant encourager l’autre à s’approcher du plat, puis le regardant tout le temps du repas, comme satisfait de le voir se repaître. Les mères, bien que très affamées, laissent toujours leur portée manger la première, même si les chatons sont déjà grands…

Combien d’entre eux meurent chaque jour, au terme d’une existence très brève et toujours malheureuse ? Combien sont-ils, en ce moment, rien qu’à Dijon ? La seule chose certaine, c’est qu’ils sont plus nombreux que les chats ayant un maître. Il y en a partout, dans chaque quartier, chaque pâté de maisons…Mais on ne les voit que lorsqu’on s’occupe d’eux : ils savent d’instinct que, pour survivre, il faut se cacher.

On pourrait baisser les bras devant l’ampleur de la tâche, se dire que les possibilités de sauvetage sont dérisoires au regard du nombre des chats qui continueront à mourir dans la rue, admettre comme une fatalité la prolifération et l’extermination des chats. On peut aussi, et c’est l’option que nous avons choisie, essayer de regrouper les gens qui ont le respect de la vie et tenter, modestement d’abord, de faire changer les choses. Pour cela, il convient d’informer : nombreux sont ceux qui ignorent la loi, qui croient que tous les chats malheureux ont droit à une protection ; ceux qui ne savent pas que leur chatte n’a pas besoin d’avoir des petits pour être heureuse, et qu’en la laissant se reproduire, puis en plaçant les petits chats, ils contribuent à la prolifération et donc à la misère animale ; ceux qui n’imaginent même pas qu’en adoptant le chaton proposé par la voisine qui néglige de faire stériliser sa chatte, au lieu de le choisir dans une association de protection ou un refuge, ils participent, involontairement, au malheur des chats.

Et il convient aussi, bien sûr, de procéder au plus grand nombre possible de sauvetages.

Laura, chat

Laura

Notre association a pour objet :

  • d’assurer la protection des chats administrativement dits             « errants » .
  • de procéder à leur capture, de les faire stériliser, tatouer .

  • d’effectuer leur placement, de le suivre et de le surveiller, dans des familles d’accueil qui auront été préalablement initiées à l’apprivoisement de ces chats.

  • d’une façon générale, de prendre en charge les chats qui, étant nés dans la rue ou y ayant vécu trop longtemps, ne sont pas – ou plus – familiarisés au commerce des hommes.»

 

Si vous souhaitez nous aider, vous pouvez choisir parmi les moyens proposés ci-dessous :

  • Adhérer à l’association (membre actif :  cotisation de soutien : 30 € ; membre bienfaiteur : à partir de 50 €) ;
  • Faire un don (l’association ne reçoit aucune aide, aucune subvention et ne vit que de la générosité de ses membres) ;
  • Prendre en charge, chez vous, un chat, après capture et passage chez le vétérinaire, pendant le temps qu’il nous faudra pour lui trouver un bon maître. Il suffit de disposer d’une petite pièce ;
  • Adopter un chat, qui deviendra vite le meilleur ami de celui que vous avez déjà, ou qui sera ravi d’être votre seul compagnon.

 

 

 

 

Margot, chatYvan, chat

 

nous avons BESOIN DE VOUS.

« On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».

Antoine de SAINT-EXUPERY.

Vincent, chat

VincUne autre photo de Vincent

Une autre photo de Vincent

Gilles, chatGilles, chat

 

Gilles, chatGilles, chat

 

FacebookTwitterGoogle+Email
Retour en haut